Reproduction d’une épingle à cheveux romaine en os de de la péninsule ibérique (Ampurias) en forme de coq
Ci dessus l’épingle originale découpée dans une plaquette osseuse.
En fin d’article vous trouverez l’article original écrit par Marie-Pauline Pringalle et Michel Feugère qui m’a transmis amicalement ses documents.
A gauche ma reproduction, à droite le document illustrant l’épingle originale d’Ampurias (ou Empuùries en Catalogne-Espagne). L’épingle originale a le fût brisé. La photo montre une illusion de dimension entre des deux coqs, ma reproduction a bien été faite à l’échelle 1/1.
Débit de la matrice osseuse, face externe à gauche et interne à droite. Tibia de bovidé.
L’ébauche est débitée à la scie pour s’approcher au plus près des dimensions finales.
Le sommet de l’ébauche est aplanie au ciseau à bois, le fût de l’épingle à la lime plate.
On distingue les facettes qui seront éliminées ultérieurement.
Une scie fine permet de s’approcher au plus près du dessin du petit coq, avec comme référence la photo à l’échelle 1/1.
Tout un jeu de petites limes permet le façonnage des détails
L’épingle est terminée et son faciès très semblable à l’original de référence. L’épingle reconstituée mesure 18 cm de long.
Epingle à sommet zoomorphe (texte des archéologues et chercheur)
Epingle romaine en os, site espagnol d’Ampurias. Cette épingle se caractérise par un sommet figuré en forme de coq. La représentation est simplifiée,voire stylisée, sans grands détails anatomiques. D’une hauteur de 38,5 mm sur 25,4 mm de large, le profil du volatile est plat et de faible épaisseur (3,9 mm). Les yeux, le bec, le barbillon ou encore les plumes ne sont pas marqués. Seule une crête se dresse sur la tête et les plumes de la queue sont soulignées par des incisions. Les pattes non plus ne sont pas marquées, mais elles se confondent avec un socle.
En effet le gallinacé repose sur une base en “accordéon” réalisée par une succession de stries, suivie d’une moulure en balustre. Le fût, de section circulaire, est brisé vers la pointe. Il est assez commun de trouver une figuration zoomorphe sur des épingles en bronze, en ivoire et en os représentant diverses espèces d’oiseaux (colombes, pigeons, coqs, canards, faucons, etc…En revanche, l’exemplaire d’Ampurias est tout à fait singulier puisque nous n’avons recensé, pour l’heure, aucune autre épingle identique qui pourrait démontrer la diffusion d’une production artisanale. S’en approche seulement, par la stylisation du coq, un exemplaire en os de Brigetio (Szöny, Hongrie). Deux autres épingles à gallinacé proviennent de Brigetio et une dernière de Dunapentele (Intercisa, Hongrie) mais leurs représentations sont tout à fait différentes. L’oiseau est un thème bien souvent repris dans l’artisanat antique. Celui du coq repose sur une symbolique particulière souvent associé aux divinités. Il évoque le soleil, Apollon, et la résurrection du jour qu’il salue chaque matin par son chant. En guettant les premiers rayons, le volatile fait preuve de vigilance ; cette qualité lui vaut parfois celle d’un protecteur figuré en porte-bonheur. Cette “résurrection” du jour, également, est interprétée non seulement comme la victoire du jour sur la nuit – de la lumière sur les ténèbres – mais aussi comme la victoire de la vie sur la mort. Le coq est donc signe de guérison et c’est sans doute pour cela qu’on l’associe à Esculape, dieu de la médecine. Il incarne également le voyage : on le trouve comme ex-voto auprès d’effigies de Mercure dans les sépultures, par exemple, pour accompagner les défunts. C’est aussi un symbole de virilité car dans sa basse-cour il est entouré de nombreuses poules, tel un homme qui s’affaire à séduire au milieu des dames. Enfin, le coq renvoie au courage du soldat et à la victoire ; celle du guerrier mais aussi, nous l’avons vu plus haut, celle du soleil chaque matin. Ce volatile est alors offert en sacrifice à Mars, dieu de la guerre, pour s’assurer du succès. Par ailleurs, dans la littérature et l’art décoratif, les combats de gladiateurs sont assimilés aux combats de coqs. Le courage, l’endurance et la ténacité du coq font office d’exemple aux guerriers pour accéder au triomphe. La figure du gallinacé est donc largement appréciée dans l’Antiquité. Elle a de multiples significations renforcées par ses attributions divines.
Au-delà de ces allégories, le coq en tant qu’ornement d’épingle à cheveux a-t-il un nouveau rôle symbolique? Sans doute pas, mais si ce n’est sa fonction ornementale, on peut y voir un nouveau témoignage de sa popularité dans tout l’Empire romain ; une notoriété encore de mise aujourd’hui.
Documentation base Artefacts EPG-4561, inv. 11063, L. 91,3 mm, diam. fût 5 mm, dim. tore 7×4,8 mm.
« Quelques documents antiques en matière osseuse à Ampurias (Espagne) »
Michel Feugère et Marie-Pauline Pringalle
De l’objet à la société romaine (Archeopress 2023) : 58-69
Fantastica!!!! Una riproduzione simile la trovo fantastica,. Una riproduzione fatta in questo modo la trovo oltre molto laboriosa , è fatta da mani con maestria e e precisione.
Traduction: Fantastique! Une reproduction similaire, je trouve fantastique. Une reproduction faite de cette façon, je trouve que c’est très laborieux, il est fait par des mains avec maîtrise et précision.
Merci beaucoup sophie !
Bel article !
Super article !